| 1 | La vie de l'homme sur la terre est un temps de service, et ses jours sont comme ceux du mercenaire.
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| 2 | Comme l'esclave soupire après l'ombre, comme l'ouvrier attend son salaire,
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| 3 | ainsi j'ai eu en partage des mois de douleur, pour mon lot, des nuits de souffrance.
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| 4 | Si je me couche, je dis: «Quand me lèverai-je? Quand finira la nuit?» et je suis rassasié d'angoisses jusqu'au jour.
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| 5 | Ma chair se couvre de vers et d'une croûte terreuse, ma peau se gerce et coule.
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| 6 | Mes jours passent plus rapides que la navette, ils s'évanouissent: plus d'espérance!
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| 7 | O Dieu, souviens-toi que ma vie n'est qu'un souffle! Mes yeux ne verront pas le bonheur.
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| 8 | L'oeil qui me regarde ne m'apercevra plus; ton oeil me cherchera, et je ne serai plus.
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| 9 | Le nuage se dissipe et passe; ainsi celui qui descend au schéol ne remontera plus;
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| 10 | il ne retournera plus dans sa maison; le lieu qu'il habitait ne le reconnaîtra plus.
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| 11 | C'est pourquoi je ne retiendrai pas ma langue, je parlerai dans l'angoisse de mon esprit, j'exhalterai mes plaintes dans l'amertume de mon âme.
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| 12 | Suis-je la mer ou un monstre marin, pour que tu poses une barrière autour de moi?
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| 13 | Quand je dis: «Mon lit me soulagera, ma couche calmera mes soupirs,»
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| 14 | alors tu m'effraies par des songes, tu m'épouvantes par des visions.
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| 15 | Ah! Mon âme préfère la mort violente, mes os appellent le trépas.
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| 16 | Je suis en proie à la dissolution, la vie m'échappe pour jamais. Laisse-moi, car mes jours ne sont qu'un souffle.
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| 17 | Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant d'estime, que tu daignes t'occuper de lui,
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| 18 | que tu le visites chaque matin, et qu'à chaque instant tu l'éprouves?
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| 19 | Quand cesseras-ru d'avoir le regard sur moi? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive?
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| 20 | Si j'ai péché, que puis-je te faire, ô Gardien des hommes? Pourquoi me mettre en butte à tes traits, et me rendre à charge à moi-même?
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| 21 | Que ne pardonnes-tu mon offense? Que n'oublies-tu mon iniquité? Car bientôt je dormirai dans la poussière; tu me chercheras, et je ne serai plus. |
16 avril 2024 -
Saint Benoît-Joseph Labre
